FETE DE LA VALLEE D'AOSTE (Partie I)

Les voilà à nouveau réunis, le week-end dernier, des Valdotains et des touristes, pour la deuxième édition de la Fête de la Vallée d'Aoste. Une date historique dédiée à Saint Grat - patron de la diocèse d'Aoste - qui représente aussi une fête laïque, et je serais même tentée d'ajouter "républicaine" comme on dit en France, pour la partie du programme qui concerne les institutions régionales, mais cette manifestation évoque également les racines profondes de la population de cette région. La fête s'est déroulée pendant trois jours (Le 7, 8, et 9 septembre) à Aoste. Et une bonne partie du programme a eu lieu sur la plus belle place de la Vallée, dédiée à juste titre à Emile Chanoux, et mise en valeur grâce à un jeu d'éclairages raffiné. Vendredi (tous les bureaux ont été fermés et tous les autres ont travaillé seulement jusqu'à midi) la Fête a débuté à 9 h 30 dans la Cathédrale avec la solennelle messe concélébrée, présidée par Mgr Giuseppe Anfossi, Eveque d'Aoste, et après , la Procession traditionnelle de Saint-Grat. La fete s'est poursuivie avec l'inauguration des nouveaux locaux de la Commune d'Aoste et la Cérémonie de remise des décorations régionales "Amis de la Vallée d'Aoste" et "Chevalier de l'Autonomie", pour se terminer avec un grand concert de Francesco de Gregori à 21 h 30 sur la place devant la Mairie. Mais les événements les plus intéressants restaient à venir dans les deux jours suivants. Aujourd'hui je m'arrêterai seulement sur ce qui s'est passé le 8 septembre. Samedi, dans le centre historique d'Aoste, à 16 h a eu lieu l'Overture du Festival des artistes de rue. A 17 h sur la Place Chanoux - Concert de la Cororchestra del Piemonte et de l'Orchestra Suzuki Senior della Vallée d'Aosta. Mais la cerise sur le gâteau, dont nous avons eu l'intention de bien profiter c'était le Défilé automobile des "Conscrits de 1989" et remise des prix pour les véhicules les plus originaux. Ceux parmi vous qui me suivent depuis un certain moment, se souviennent peut-etre de mon post, où je vous ai fait découvrir la "Fête du dernier son de cloches" (voir les Archives) dans mon pays d'origine, qui est Bélarus. Ici dans la Vallée c'est un peu différent, ce n'est pas tout-à-fait la fête consacrée à la fin d'études scolaires, mais la fete-hommage à tous les jeunes qui sont nés en 1989. Ce qui veut dire que cette année 2007, ils ont tous 18 ANS! Alors, après une réception dans la Mairie de leur Commune de résidence où ils obtiennent le document donnant la permission de voter, la Région organise pour eux tous une grande fête. Cette année on leur a proposé participer au Concours des véhicules les plus originaux. Comme vous pouvez juger vous-meme, c'est pas la fantaisie qui manquait, ni de l'inspiration. Il y avaient des voitures coquettes (oui, comme moi), rigolottes,des voitures représentant le patrimoine historique tel les chateaux; il y en avaient d'autres, complètement déjantées, mais partout était présente cette note paysanne. (Qu'est-ce que vous voulez, une grande partie de la population (80.000 au totale dans toute la Vallée) est occupée dans l'agriculture, l'élevage, viniculture; d'autres sont des chasseurs hors-paire. Forcément, la jeune génération a grandit dans cette ambiance. ) En Prime: une semaine en ski ou encore, un dîner au restaurant. Je vous fait découvrir ce que c'est ,délire à la valdotaine!!! Malheureusement, je ne peux pas reproduire sur mon blog tous les bruits de klaxonnes et les chants des guerriers qui ont accompagné cette manifestation. Après un rassemblement derrière la Mairie, ils ont inondé à 19 h 30 la Place Chanoux devant la Mairie. C'étaient Eux, les héros du jour. Et ils ont été plutôt généreux... Ce soir, c'étaient eux qui régalaient. Ils ont meme preté à mon doudou leur chapeau. Le vin a coulé à flot, (à un certain moment, on a même pensé que non seulement les participants, mais leurs voitures en consommaient aussi...) accompagné des "sandwiches valdotains" - pain noir avec du saucisson, des boudins et des fromages. (Une de mes amies calabraises a caractérisé ainsi les goûts des valdotains "Patate, salsicce, boudine"), très tentant, n'est-ce pas? A moins que vous préférez quelque chose plus "light"? Alors il y avait "Sangria aux fruits"...La place centrale de la Vallée s'est transformée en immense buffet ou casse-croute, si vous voulez, sous le ciel ouvert. Ils avaient beau de faire les innocents et boire dans les biberons, on a tous compris qu'il n'y avait que du vin et de la bière dans leur bouteille!!! Mon chéri et moi, on a fait les fous, nous aussi. On n'a pas pu refusé une très gentille invitation des jeunes. On s'est fait emporté par la fête. J'ai eu même l'impression à un certain moment que j'ai rajeuni et j'ai retrouvé, moi aussi ,cette belle époque de mes 18 ans!Meme si comme chantait Dalida "J'ai déjà deux fois 18 ans". Ne vous moquez pas de moi, on peut toujours rêver, non?!!! Après plus d'une heure de la folie et une quantité incalculable de bouteilles vides, il était le temps des prémiations. Les trois finalistes ont monté sur la scène, construite spécialement pour la Fête de la Vallée d'Aoste, et ont montré leur joie du haut. C'est la ville de FENIS qui a emporté le premiers Prix. Le second a été attribué à la ville de Saint Nicolas. Les responsables (les adultes) qui les ont félicité et leur remis leurs primes, ont terminé leur discours avec les mots suivants: " Sur la Place Plouves est ouvert le pavillon oenogastronomique pour tout le monde, mais les enfants, SOYEZ SAGES!" Une fois, les véhicules partis, on a procédé au nettoyage de la Place. Et devinez qui a passé un coup de balaie? Je suis sure que vous ne devinerez jamais...................................Franchement, je regrette de ne pas prendre une photo, parce que c'étaient ....................des agents de la Police locale, armés des balaies qui ramassaient les bouteilles cassées et les restes des ballons explosés... Ce qui nous a le plus marqué, c'est que les responsables de la ville ont fait confiance aux jeunes, et le temps que nous sommes restés au centre historique d'Aoste, (on est revenus chez nous minuit passée), on n'a pas vu une seule bagarre ou un débordement d'humeurs. C'est vrai, on croisait un peu partout des "émeutes" des jeunes qui chantaient des chansons de tous leurs poumons et qui dansaient, qui faisaient des blagues aux passants, mais pas d'insultes , ni de provocations. Ils ont été vraiment adorables. A 21 H sur la place Chanoux a débuté un magnifique spectacle "Jeu des lumières", accompagné de la musique d'ERA. Sur tous les bâtiments qui entourent la place, ainsi que sur la Mairie, apparaissaient et disparaissaient des silhouettes, des images, des messages. Les spectateurs ont été bluffés, sans savoir où regarder en premier, à tel point c'était beau. Après ce "rêve" haut en couleurs, a commencé "La Veillà des Artistes", ou tout simplement une nuit blanche, où 60 artistes inscrits au Festival des Artistes de rue, se sont succédés sur la Place Chanoux, en montrant aux spectateurs leurs multiples talents. Leurs prestations ne se déroulaient pas sur la scène, mais juste devant. Parce que vous comprenez bien que pour un artiste de rue, l'essentiel c'est le contact avec son public. D'ailleurs, tous, ils ont fait participer le public dans leurs numéros. Nous avons particulièrement aimé la prestation de trois artistes. Le premier s'appelle FEFE. Il est originaire de Ragusa, un sicilien de province qui est arrivé au Nord de l'Italie pour chercher sa chance et changer le train de vie. Son pistolet, son fusil ou ses bijoux emportent vite les spectateurs dans le monde "noir et blanc", où le "Boss" racconte à travers ses numéros et son humour à s'écrouler par terre, le spectacle de sa vie et de ses faux principes. Un autre artiste, qui nous a plu s'appelle Roberto Sblattero et vient de Padova (Padou). Son outil principal c'est sa "ruota tedesca", un cercle de 2 m de diamètre, avec lequel il fait des demonstrations fascinantes, tout en restant comique. Franchement, on a eu mal à la machoire au retour à la maison, tellement on avait rit... Troisième groupe d'artiste s'appelle "I-TAGLIA 78". Ils viennent de Turin et présentent une sorte de "Saga des Géants", une ironique exploration du vetement à travers la danse, le transformisme et des évolutions très maladroites mais très touchantes. Ce soir, ils nous ont raconté une vrai histoire d'amour. J'ai trouvé l'idée très originale. D'ailleurs, nous n'avons pas été déçus. La suite, lisez après-demain dans mon prochain post.