lundi 7 avril 2008

Gressoney-Saint-Jean.

Le 31 mars en Italie s'est terminé la semaine de la culture.Nous en avons profité pour visiter un endroit que l'on ne connaissait pas: Gressonnay-St-Jean. C'est à la présence de Marguerite de Savoie, épouse de Humbert Ier et Reine d'Italie, qu'est du le développement touristique de ce village. Venue pour la première fois sur invitation du baron Luigi Beck-Peccoz et hébergée dans sa villa en 1889, la souveraine est tombé amoureuse de cet endroit et a décidé d'y construire un château.La villa de Luigi Beck-Peccoz fit construite en 1883, et c'est là qu'allait séjourner Marguerite de Savoie de 1889 à 1904 chaque année revenant à Gressoney pendant les mois d'été, en attendant que son propre chateau soit fini. (Actuellement, cette villa s'appelle "Villa Margherita" en sa mémoire et, acquise en 1968 par la Commune de Gressoney-Saint-Jean, devint le siège de la Municipalité, des bureaux de la Poste et de l'Agence pour la promotion touristique.)La Villa Margherita, frappe surtout pour le grand nombre de flèches, frontons, balustrades et puissants balcons en granit gris.Les deux portails principaux sont construits en bois de rouvre massif et il présentent des grilles artistiquement forgées. Près de la villa il y a une coupole en pierre qui autrefois servait de glacière.Les excursions en montagne et les promenades étaient pour la Reine un véritable délassement après le rigide protocole de la Cour. Mémorable son ascension à la Pointe Gnifetti au mois d'août 1893, au cours de laquelle la comité royale passa la nuit à la cabane-observatoire qui avait été construite en 1892 en honneur de la souveraine. En 1894, l'ami de la Reine le baron Luigi Beck- Peccoz est mort dans ses bras, emporté par un infarctus sur le glacier de Grenz, pendant la traversée de Gressoney à Zermatt. A partir de ce moment la Reine ne voulut plus escalader les sommets du Mont-Rose et elle se limita à faire des promenades dans les alentours de Gressoney, où elle fut chaleureusement accueillie par la population locale. Pendant ses séjour à Gressoney, jusqu'en 1925, la Reine aimait à revêtir le costume populaire local, qui évolua, sur son exemple, vers la forme actuelle.Grâce à d’anciens témoignages et à des photos, on a appris quautrefois le costume féminin était le vêtement de tous les jours, que les femmes portaient donc même pour travailler. Le costume pour les jours de fête était confectionné avec de l’étoffe précieuse, dont la couleur était noire ou violette foncée. L’ancien costume était plus court et moins riche que celui de nos jours et les femmes portaient aussi un chapeau de feutre épais aux bords très larges. À ce chapeau beaucoup d’entre elles préféraient cependant un foulard noué derrière la nuque. Au cours des années les habitants de Gressoney choisirent de plus en plus un habillement commun à tout le monde. C’est ainsi que le costume avec sa coiffe en filigrane d’or, enrichie par des pierres précieuses, devint le plus beau vêtement réseraux occasions spéciales. Le costume de drap rouge écarlate avec les ornements en or est le vêtement que les femmes portent pendant les fêtes solennelles et les jours particulièrement importants. En outre, il y a un costume violet qu’on appelle "le costume de deuil". Ses ornements sont en argent, au lieu d’être en or. Mais revenons à nos moutons... La première pierre du château fut solennellement posé le 24 aout 1899. Assassiné à Monza une année plus tard, le Roi Humbert Ier n'eut pas le temps pour voir la fin des travaux qui ne se termirent qu'en 1904. Pour la demeure royale de Gressoney, l'architecte Emilio Stramucci, à qui sont dues aussi lescorations néo-baroques du Palais Royale de Turin et Quirinale à Rome, projeta un chateau en style médiéval, décrit dans les guides de l'époque comme en "style lombard du Xme siècle, fort en usage dans le Midi de la France et en Savoie, berceau des souverains régnants". Enfoui dans la verdure du parc qui l'entoure, le timent évoque un manoir fourni de tours qu'égaient de nombreuses fenetres et une véranda à demi circulaire qui englobe la vue de toute la vallée. Malheureusement, en ce moment le château est en restauration, et on ne peut pas le voir convenablement de tous les cotés. Nous avons fait ce qu'on a pu. Par contre, je ne peux pas vous montrer l'inrieur du château qui est très bien conservé et magnifique. Il est interdit en Italie de prendre des photos à l'intérieur des cteaux et certains musées. Tout compte fait, je préfère cela, à la réglementation de Versaille ( où il est permis prendre des photos mais sans flash). Je peux vous dire seulement que toute la coration est en hommage à la Muse inspiratrice, évoquée un peu partout par la fleur éponyme et par les initiales. Et je suis sure que si un jour vous vous y rendez, vous apprécierez les plafonds à caissons, les boiseries, l'escalier et l'ameublement d'inspiration médiévale. A part le château, à quelques mètres de la "Villa Margherita" se trouve un autre bijou apparu à Gressoney grâce à la volonté du baron Luigi Beck-Peccoz (descendant de l'homonyme noble famille "walser"), le Musée Régional de la faune Alpine. Dès l'entrée vous etes scotché par la beauté des plafonds et la richesse des pièces de collection.Son grand-père, Johann Christophe Beck (1749-1818), appartenant à une lignée des chasseurs passionnés, avait été frappé par la variété des cornes qu'il avait pu observer lors de ses voyages au-delà des Alpes, d'abord pour ses affaires et ensuite en tant que responsable d'un secteur d'approvisionnement de l'armée de Napoléon. Ainsi à chaque occasion, il se procurait des cornes qui, selon lui, présentaient quelques caractéristiques particulières, subissant inconsciemment la tendance illuministe du temps de regrouper et de cataloguer les anomalies de la nature. C'est à lui que l'on doit l'origine des premières et des plus anciennes pièces de la collection. Ensuite, son fils Josephe Anton (1808-1878) avait magnifiquement complé la collection, stimulé en partie par la mode des grandes familles bavaroises qui ornaient leurs palais de cornes extraordinaires, mode qui se transforma en compétition et dont il fut le vainqueur; c'est pour cette raison que lorsque le roi Louis Ier de Bavière lui attribua son titre de noblesse, celui-ci consentit à ce qu'un cerf fut représenté sur le blason de famille(comme celui-ci, au plafond d'une des salles du musée), substitué par la suite par un bouquetin sous Charles Albert au moment de la reconnaissance du titre dans le royaume du Piémont. Dans son testament daté du 11 février 1882, le fils, Luigi Beck-Peccoz écrivait ceci: "Je veux que la collection de trophées qui se trouve à Ausburg et que j'ai hérité de mon père soit transportée à Gressoney et installée dans un édifice spécialement construit à cet effet. La collection devra être complétée et augmentée autant que possible. Pour l'exécution de ma disposition je destine un capital de 40.000 marks allemands". Ses frères, les exécuteurs testamentaires, firent construire au début du XXème siècle le voulu musée. A l'intérieur du bâtiment, dans des salles décorées par des fresques de style allemand, son neveu Egon Beck-Peccoz, réunit et exposa cette riche et rare collection. Elle était composée des trophées de chasse, d'armes anciennes ainsi que d'autres précieux souvenirs de famille: portraits, tableaux,objets de décoration, meubles, livres et publications sur la faune et la flore alpine. La collection fut inaugurée le 2 août 1913 à la présence de la Reine Marguerite de Savoie qui signa la première le livre des visiteurs. La collection d'environ 2000pièces (cornes et bois montés sur des écus) est constituée de chamois, bouquetins, chevreuils et d'autres trophées de la faune indigène et exotique. La qualité des trophées et les exemples curieux de malformations de différentes nature donnent à la collection une importance historique et scientifique significative. Le rez-de-chaussée est composé de 4 salles dédiées à la systématiques, à l'anatomie, à la morphologie et à la biologie des vertébrés de montagne. Au premier étage du musée se trouve une armurerie petite mais digne d'intérêt. Une collection de 90 pièces comprenant des armes longues, courtes, à feu et militaires est exposée dans de belles vitrines d'époque. Les fusils de chasse se chargeant par la bouche et par la culasse sont particulièrement intéressants. Dans la plupart des cas il s'agit d'armes combinées à balles, à plomb, drilling, billing et superposés. Les fusils de chasse exposés sont dotés de mécanisme sophistiqués, leur canon est en fin damas et le bois de crosse est en racine de noyer. Des scènes de véneries sont finement gravées sur les bascules et les plates. Ces fusils, ainsi que d'autres objets en parfait état, sont des pièces uniques dont les Barons Beck-Peccoz se sont servis durant leurs chasses du début du XIXème siècle au début du XXème siècle.