jeudi 20 septembre 2007

Mont-Dauphin.

La semaine dernière j'ai lu chez Cornus un post consacré à la demeure de Vauban. Alors, j'ai décidé de partager avec vous une petite visite d'une de ses multiples oeuvres, Place forte de Mont-Dauphin. Sébastien le Prestre, marquis de Vauban (1633-1707), Maréchal de France, Commissaire Général des Fortifications, est né dans l'Yonne. D'une famille de petite noblesse, Vauban est enrolé par les Frondeurs du Prince de Condé. Fait prisonnier par les troupes royales, il entre au service du Roi. En 1654, il mène avec succès son premier siège devant Sainte-Manehould et obtient la reconnaissance de ses talents de combattant. Il devient Ingénieur militaire en 1655 et Commissaire Générale des Fortifications en 1678. Il sillonne le royaume pour inspecter les frontières et les protéger par des lignes des places fortes, formant ainsi le "Pré carré" du Roi. On lui doit la création ou l'amélioration de plus de 300 places. Neuf d'entre elles ont été réalisées ex-nihilo comme Mont-Dauphin. Il participe aussi à la défense et aux sièges des places fortes. Considéré comme meilleur "preneur de villes" de son époque, il a dirigé 48 sièges victorieux. Mais revenons à Mont-Dauphin. Au cours de l'été 1692, Victor-Amédée II de Savoie, engagé dans la ligue d'Augsbourg contre Louis XIV, entre en France par le Col de Vars pour voler au secours des Cévenols. Il détruit Guillestre, attaque Embrun et descend jusqu'à Gap. Une épidémie et l'arrivée précoce de l'hiver l'obligent à battre retraite. Mais Louis XIV prend alors conscience de l'insuffisante sureté de la frontière alpine et y dépeche son Commissaire Général des Fortifications. Dès septembre 1692, Vauban quitte Namur qu'il vient d'assiéger pour sillonner les Alpes. Le Général Catinat lui montre le Plateau des Milles Vents, éperon altier dominant la Durance et verrouillant les accès vers le Queyras et l'Ubaye. Vauban est immédiatement conquis par le site et décide, dès l'automne d'y construire un ensemble fortifié. D'emblée, il conçoit que ce sera une place forte, c'est-à-dire une fortification accueillant, outre la garnison militaire, une population civile. En moins de 10 ans, l'essentiel de la fortification et des batiments militaires est construit, ainsi que la moitié des maisons civiles. Jusqu'à la dernière guerre, des compléments d'équipement ou de défense seront ajoutés. Conçue pour dissuader toute velléité d'attaque, la place ne sera jamais assiégée. Elle ne connaitra qu'un seul fait d'arme: en 1940, un bombardement italien détruit la plus ancienne aile de l'Arsenal. La présence militaire ne cesse de décliner. En 1966, la place est classée Monument historique. Aujourd'hui, chaque demi-heure sont organisées des visites guidées pour les touristes. En suivant le guide, on peut descendre meme sous terre et découvrir le géni de Vauban qui se reflète dans son oeuvre. Les moindres détailles ont été prévues pour dissuader l'ennemi d'attaquer cette place et garantir la sécurité des militaires dans leur quotidien. Pour entrer il fallait passer à coté du poste de garde.
Plus loin emprunter un pont-levis, la porte de Briançon, et je ne parle meme pas de la hauteur des fossées. Le temps que l'ennemi mettait pour monter ou descendre, et voilà la comité d'accueil!!! On arrive au Pavillon de l'Horloge. C'est un batiment d'architecture classique qui abritait primitivement la résidence du gouverneur. Il a été rehaussé d'une tour centrale d'abord colombier, puis tour de l'horloge. Il abrite l'accueil du monument (billetterie et librairie). Les officiers avec leurs familles et leurs serviteurs ont été placés d'un coté de la Place forte, et les simples soldats de l'autre coté, question de hiérarchie et subordination. Le Pavillon des Officiers s'élève sur le coté Ouest de la place. Il était dévolu au logement des officiers de la garnison. Dans sa cour se trouve le batiment pour loger les gens au service des officiers. Et il y avait meme une église. D'élévation imposante, elle devait largement dominer le village. Seul le choeur fut entièrement réalisé. Les murs du transept et de la nef, partiellement élevés, furent démolis au siècle dernier, le développement du village s'étant stoppé. De nos jours, on peut tout visiter: la poudrière, ce magasin à poudre à 2 niveaux est construit dès 1695. Au XIXème s., son chemin de ronde est couvert d'une voute et l'ensemble est enveloppé d'une épaisse couche de terre pour le rendre moins vulnérable aux tirs d'obus; l'arsenal, voisin immédiat de la poudrière, est le lieu de stockage d'armes, son rez-de-chaussée vouté en anse abritait l'armement lourd (canon, boulets...) et une salle haute recelait l'armement léger (uniformes, baionnettes, épées, fusils,...); tout est transformé en musées et expositions, y sont actuellement présentées une copie ancienne du plan relief de Mont-Dauphin, ainsi que c.elle de Fort Barraux (Isère) et quelques modèles théoriques.

10 commentaires:

Anonyme a dit…

Vauban était réellement un génie lorsque l'on vois tout ce qu'il a construit je suis toujours épaté !
MErci pour le "reportage"

Anonyme a dit…

Très intéressante note. Je crois qu'il serait intéressant de visiter ce lieu. De notre côté, dans le nord de la France, nous avons aussi de beaux vestiges des oeuvres et Vauban et elles y sont nombreuses : Lille, Calais, Maubeuge, Le Quesnoy, Condé-sur-l'Escaut, Montreuil-sur-Mer, Ambleteuse, Arras, Bergues... sans compter la Belgique.
A bientôt.

Tania a dit…

@ Sublime:
C'est vrai que c'est très impressionnant toute cette Place forte. Malheureusement, le blogger a commencé a déconner et je n'ai pas réussi à mettre toutes les photos que je voulais, ni arsenal, ni la poudrière, etc.
Merci pour ta visite.

@ Cornus:
Tu sais que mon mari est du nord de la France, lui aussi. Il m'en a beaucoup parlé aussi, de ces lieux. Moi, personnellement, je ne connais pas très bien le Nord. J'ai visité seulement la Normandie. Il y a beaucoup de belles églises et de couvents là-bas, sans parler de la nature.
@ +

Anonyme a dit…

Toutefois, en ce qui me concerne, je ne suis pas originaire du nord de la France, nous y vivons juste.

Rosie a dit…

J'ai bien aimé ce retour en arrière dans l'histoire. Je ne connaissais pas Vauban et la visite virtuelle que tu nous as fait faire de la Place Forte Mont-Dauphin est très instructive.

Nous avons aussi ici à Québec, un endroit comme cela sur les Plaines d'Abraham, La Citadelle de Québec, qui relate la guerre entre les anglais et les français pour la possession de la colonie de la Nouvelle-France.

Que de travail dans tes articles, bella, encore une fois, je me répète, mais tu m'épates.

Merci de nous partager tout cela.

Bisous et belle journée bella xoxox

Rosie a dit…

Qui vois-je ici, si ce n'est pas ma belle amie Sublime, contente que tu aies découvert ce blogue.

Bisous xoxoxo

Tania a dit…

@ CORNUS:
Je m'en souviens de tes origines, tu m'en as parlé dans ton tout premier commentaire sur mon blog, mais je pensais que c'est peut-etre ton épouse qui est du nord.

@ ROSIE:
Oui, Rosie, je suis heureuse que grace à toi, mon blogounet a du succès et de nouveaux visiteurs. T'as raison que ça exige du travail, meme si j'ai dans la tete la plupart des informations concernant les lieux que nous avons visités, pour mettre tout ça en forme et en place,... C'est dur d'assumer, surtout maintenant, car j'ai plein de nouvelles activités, et je crois que je serai obligée de "lever le pied".
Bisous.

Anonyme a dit…

Non, je me suis "exilé" dans le nord pour le travail. Et non, mon épouse est une bretonne "pur beurre salé" qui m'y a rejoint.

Tania a dit…

@ CORNUS:
Chez moi, en Biélorussie, on cherche du travail à coté du domicile. C'est en Europe que j'ai découvert cet exil pour le travail. Nous nous sommes aussi exilés pour le travail de mon mari. Et tout compte fait, on s'est plu à tel point qu'on ne sait pas si un jour on reviendrait en France.

Anonyme a dit…

Bonjour,

Merci pour votre article. La place forte de Mont-Dauphin est désormais inscrite au patrimoine mondial, plus d'informations sur le site de Mont-Dauphin !