vendredi 9 novembre 2007

Le lac de Serre-Ponçon.

En parlant dans mon post précédent de la ville d'Embrun, j'ai mentionné le lac de Serre-Ponçon ce qui a du éveiller bien des souvenirs à une de mes lectrices. Alors, pour toi, Isabelle et pour tous les autres, j'ai décidé de dire quelques mots à son sujet, d'autant plus que ce lac a été juste sur notre route. Il est à remarquer que c'est grace au chantier du colossal barrage de Serre-Ponçon à la fin des années 1950 et la création du Lac que la ville d'Embrun qui s'était littérallement vidée de sa population après les deux guerres mondiales, a connu un nouvel essor et s'est réveillée. La construction du barrage a nécessité le déblaiement de plus de trente millions de tonnes de matériaux, la déviation de 15km de voie ferrée et environ 50km de routes, la construction d'un pont, le déplacement et la reconstruction de deux villages submergés par la retenue d'eau (1200 millions de m cubes): Savines et Ubaye. Aujourd'hui, entre Hautes-Alpes et Alpes de Hautes Provence, le lac de Serre-Ponçon (3000 hectars d'eau), s'étend sur les vallées de la Durance et de l'Ubaye pour former la plus grande retenue artificielle d'Europe. Le barrage de Serre-Ponçon a été construit de 1955 à 1961 par E.D.F permettant ainsi de réguler le cours de la Durance autrefois capricieux et dévastateur, et de constituer un immense réservoir d'eau pour l'agriculture et bien sur de produire de l'électricité. Les témoins de ces travaux gardent encore aujourd'hui en mémoire la puissance des machines et le gigantisme de ce chantier comparable à une fourmilière humaine. Ce barrage a laissé des cicatrices dans l'esprit de tous ceux qui avaient connu la vallée de la Durance, ainsi qu'aux habitants des villages et de plusieurs hameaux détruits avant la mise en eau du barrage qui a pris 18 mois pour atteindre sa cote maximale. Aujourd'hui la chapelle Saint Michel, située au-dessus de cette cote veille désormais sur le lac de Serre-Ponçon. Elle est le seul témoin apparent de l'histoire de la vallée de la Durance. C'est la deuxième fois que nous voyons ce lac. L'année dernière, on s'y est arretés en été, quand ce lac sert du prétexte à la pratique de tous les sports nautiques immaginables: voile en dériveur ou catamaran cotoient planches à voile, kite surf, ski nautique, bateaux à pédales, mini-croisières, aviron et canoe... Cette année, on a été étonnés par le niveau bas de l'eau. C'est "hors-saison". Alors, des petits et des grands s'y retrouvent pour profiter tout simplement de la beauté du site.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

belle ballade
tilk
(problème d'eau..)
tilk

Anonyme a dit…

Merchi ma Tania ! Tu es un amour ! Mais il faut avouer aussi que ce lac est une petite perle au milieu de toutes ces montagnes ! Et le site est un peu privilégié !
Et bien tu vois cela faisait quelques années que je ne l'avais point vu de la sorte ! C'est impressionant ce niveau si bas !??
Enfin je vois que tu prends toujours autant de plaisir à nous dévoiler tes voyages ! Bravo !
Bises
TiteZa

Ps : J'ai du bleu plein les yeux et cela fait du bien ! Merci pour ça aussi !

Anonyme a dit…

Je connais le barrage de Serre-Ponçon et j'ai eu le loisir de parcourir un petit peu la vallée de la Durance en aval. J'ai même eu l'occasion à plusieurs reprises au cours de mon cursus universitaire, de m'intéresser à la Durance et à ce barrage. Je crois donc savoir de quoi je parle si je dis que ce barrage (ainsi que ceux qui se trouvent à sa suite au fil de l'eau) est véritablement une catastrophe écologique majeure aux répercussions très importantes sur l'ensemble de la région (poissons, faune aquatique, flore et végétation alluviales, "stérilisation" de la Durance, problèmes sédimentaires, problèmes d'alimentation en eau, contribution à l'augmentation des conséquences de la pollution dans l'étang de Berre,...). Je ne détaillerai pas (je n'en ai pas le courage ce soir), mais j'espère que vous me croirez sur parole. Par ailleurs, quand je lis "réguler le cours de la Durance", cette expression a tendance à me donner des boutons d'urticaire géant. En effet, au nom de ce "principe", on a détruit définitivement de nombreux cours d'eau en France et dans le monde, sans s'apercevoir qu'en définitive, on ne faisait qu'aggraver les conséquences du mal que l'on croyait soigner. Un cours d'eau est comme un organisme vivant, il a besoin d'être "capricieux", c'est ce qui fait sa richesse, son intérêt. Evidemment, il se trouve que je suis un spécialiste de la question et pou comprendre tous les tenants et les aboutissants de ce que je dis, il faudrait un cours de plusieurs heures.
Il n'en reste pas moins que certains lacs comme celui-ci, peut avoir un indéniale cachet paysager...

Anonyme a dit…

tant de fois je suis pass� devant ce lac sans vraiement savoir pourquoi il y avait cette �glise au milieu. Charm� je suis rest� des heures devant ce bleu introuvable ailleur. Tant de fois j'ai voulu me baigner, mais le temps m'emp�chait de profiter de ce lieu. Ton article a combl� une partie de mon ignorance. Bacci ta torino.

Anonyme a dit…

Coucou Tania...contente de ton retour. Je suis en train de lire ton article qui est superbe et les photos. Une d'elles, on dirait des coquillages sur la mer...elle est magnifique. Je vais lire la suite et en attendant je t'envoie une brassée de bonheur. A bientôt ma belle

Anonyme a dit…

Eléonora m'a conseillée de venir visiter ton blog, et j'avoue que le premier article que je découvre ... et bien j'adore, d'autant plus que le lac de Serre-Ponçon, nous connaissons vraiment. Nous y serons dans pile poil un mois et demi, comme tous les ans !!! Bisous (je continue ma visite, j'ai pas tout vu).

Tania a dit…

@ Tilk:
Bienvenue! Oui, avec le rechauffement planetaire, on n'est pas encore au bout des surprises.
Bon dimanche.

@ Titeza:
Je suis heureuse que ce petit post t'a fait plaisir et t'a montré l'etat actuel de cet endroit. C'est vrai que la couleur est magnifique mais je m'imagine que toi, chaque jour peux profiter de la mer qui est tout près de toi. Chanceuse!
Gros bisous pour ce dimanche.

@ Cornus:
Tu sais, quand j'ai vu ce lac pour la première fois l'année dernière, je suis restée en admiration. Mais tout comme toi, mon mari m'a expliqué un peu l'histoire et je me suis dit que c'était malheureux. En Russie, il y a également plusieurs fleuves, dont on a changé le cours d'eau pour produire plus de cotton. Maintenant, il n'y a pas de cotton, ni d'eau. J'y ai pensé quand je regardais ce lac ce mois-ci. A part la belle couleur de l'eau et les couleurs d'automne,renforcées par un soleil magnifique, une triste image s'est présentée devant nos yeux.J'ai mis quelques photos où on voit le niveau très bas de l'eau... Mais de l'autre coté, je me suis posé la question, s'il y avait dans les année 1950,vraiment une autre solution pour produire l'électricité dans cette région, en suivant toujours le progrès, ou il fallait laisser les gens à se chauffer au charbon de bois? Je n'ai pas trouvé la réponse, car il y a tellement "pour" et "contre"...
Merci pour tes commentaires toujours aussi profonds et détaillés.
Bon dimanche à vous deux.

@ Vespcondove:
Bentornato in Italia!!!
Voilà, pour la prochaine fois,en passant à coté, tu sauras un peu d'histoire de ce lieu.
Je suis contente que mes posts sont utiles.
Buona Domenica!

@ Eleonora:
C'est vrai que les couleurs sont magnifiques, surtout en cette saison, et surtout quand il y a beaucoup de soleil. Profitons-en!
Merci et gros bisous pour un bon dimanche.

@ Catalane:
Merci de venir me rendre une petite visite. J'espère que vous ne serez pas décus. Je vous conseille de surfer un peu dans des rubriques différentes (dans la colonne droite de mon blog) ou aller dans des archives où vous pouver trouver pas mal d'info accompagnée de photos sur différents endroits de la France, de l'Italie et non seulement.
Bon dimanche.

Anonyme a dit…

Je pense que tu fais allusion, entre autres, à la Mer d'Aral avec les fleuves Amou-Daria et Syr-Dria. Je connais aussi assez bien la problématique. L'irrigation en amont de ces fleuves pour la culture du coton a stérilisé les sols par augmentation de la salinité des sols, le rendant imporpres aux cultures. Seulement, il y aurait sans doute eu des alternatives à la catastrophe écologique mondiale qu'est devenue la Mer d'Aral.
Avec Serre-Ponçon et la Durance, nous n'en sommes pas à la même échelle dans la catastrophe, mais là je puis à coup sûr m'avancer en disant que l'on a depuis longtemps les moyens d'arrêter la catastrophes et que l'on peut essayer de revenir un peu en arrière en limitant les dégâts. Cela n'est pas si compliqué : il suffirait d'un peu de courage politique.
Merci à toi (à vous). Bonne fin de dimanche.

Rosie a dit…

Superbes tes photos du Lac de Serre-Ponçon, j'aurais le goût de m'y perdre.

Bon lundi et bisous xoxoxo

Tania a dit…

@ Cornus:
Oui, tu as tout compris au sujet de la Russie. Quant'au courage politique, ils nous promettent de batir les ponts meme là où il n'y pas de rivière, alors dans le cas contraire... tu parles!...

Unknown a dit…

Avant que vous versiez votre petite larme sur l’impact soit disant négatif du barrage de serre ponçon, je vous signale tout de même qu’il fournit 10% de l’énergie hydroélectrique française, énergie propre et renouvelable qui ne fournit pas de gaz à effets de serre, elle !!
Avec en prime bien sûr une restitution intégrale de l'eau après utilisation de son énergie potentielle (irrigations agricoles+ eau potable)

L’impact environnemental d’un ouvrage humain n’est certes jamais transparent sur un écosystème fluvial…Cependant certaines conséquences sont extrêmement positives sur l’environnement à savoir les nouvelles possibilités qu’offre ce lac comme lieu d’accueil pour de nouveaux oiseaux et lieu de reproduction pour certaines espèces aquatiques. De plus, ce barrage permet de limiter certaines catastrophes naturelles (inondations et sècheresse)

Pour ce qui est du niveau du lac que certains jugent très bas, il faut savoir que le niveau de l’eau fluctue beaucoup selon la période de l’année en fonction des lachers d’eau d’EDF. Après la fonte des neiges au printemps le niveau de l’eau monte de façon spectaculaire, la différence est nettement visible en quelques jours !!
Ne vous catastrophez donc pas c’est cyclique…

Amoureuse de ce lac au bord duquel je vis, pour moi il est un exemple réussi de ce que l’homme est capable de créer en harmonie avec la nature!
Contemplative, je ne me lasse pas d’admirer ce lac qui vit et change sans cesse selon la saison, le moment de la journée, la lumière et les couleurs du ciel…

Aurélie