lundi 12 novembre 2007

Gréoux-les-Bains (Partie I).

Aujourd'hui je vous invite à me suivre plus loin. Vous vous souvenez, nous avons déjà vu Briançon, Embrun, le lac de Serre-Ponçon... Plus loin, nous avons rencontré quelques brebis égarées et nous sommes passés à coté des rochers des Pénitents des Mées. On les appelle ainsi en raison de leur silhouette. D'après la légende, ils représentent les moines de la Montagne de Lure qui ont été pétrifiés (au sens propre) par Saint Donat au temps des invasions sarrazines pour s'etre épris de belles jeunes femmes Mauresques qu'un seigneur avait ramenées d'une croisade. Les rochers ressemblent effectivement à une procession de moines capuchés de leurs cagoules pointues que l'on devine alors honteux de leurs désirs, si l'on connait la légende... Nous avons également vu un très joli coucher du soleil. Enfin, notre destination finale était un petit village provençal Gréoux-les-bains. C'est là qu'habitent nos amis. Comme mon mari, ils sont originaires du Nord de la France, mais après avoir pas la grande partie de leur vie au Nord, avec son climat ingrat, ils ont posé leurs valises dans cette petite commune nonchalante, (population permanente, les Gryséliens, est environ 2455 habitants)à l'altitude de 365 mètres, environnée de collines étonnament verdoyantes où en été se répondent les effluves corsés du romarin, du thym, du genet et de la lavande (car le village est aussi situé en plein coeur du Valensole, région de plateaux réputés pour ses cultures de lavande);dans cette campagne perdue, mais tellement belle, bénéficiant du cadre enchanteur des Gorges du Verdon toutes proches. C'est avec les moines guerriers que commence réellement l'histoire répertoriée des lieux: la préceptorerie de Gréoulx est l'une de leurs plus florissantes maisons et ces hommes de foi et d'action deviennent vite des banquiers puissants et les grands organisateurs des croisades. Mais face à leur force grandissante, Philippe le Bel abolit leur ordre (souvenez-vous des "Rois Maudits"), s'appropriant en partie leurs richesses (1307), tout en faisant bénéficier les Hospitaliers, premiers seigneurs de Gréoulx. C'est au XIIème siècle que fut construit le chateau de Gréoux-les-Bains, appelé aussi Chateau des Templiers. On raconte que les Templiers avaient décidé de construire un chateau à Gréoux pour les vertus de ses eaux, bénéfiques à la convalescence des chevaliers blessés. Le chateau abrita et accueillit de nombreux seigneurs et rois: le comte de Provence, Charles II, Arnaud Trian seigneur de Tallard... Sa silhouette massive et austère domine le village. On y accède par des ruelles étroites et tortueuses. Il faut bien le regarder pour découvrir qu'en fait ce ne sont que ruines, comme un coque vide, mais qui pour autant ne perde rien de leur majesté. Pas besoin de beaucoup d'effort pour imaginer la puissance et l'impression d'invulnérabilité que pouvait dégager la forteresse. C'est en 1975 que la Commune de Gréous-les-Bains acquiert le Chateau pour le Franc symbolique (après le référendum local). En 1989 des travaux de restauration sont engagés et se poursuivent depuis. Classé monument historique en 1840, le chateau et plus précisément sa cour intérieure, sert de décor aux spectacles donnés à la saison estivale, ainsi qu'aux séances de cinéma en plein air. Comme vous pouvez comprendre, Gréoux ne serait pas Gréous sans ses "Bains", qui ont fait la renommée du village, aujourd'hui 4ème station thermale de France. Un havre de paix, de sérénité dédié à la détente, une destination touristique au coeur de la Provence. Les bienfaits des eaux thermales de Gréoux-les-bains sont connus depuis des millénaires. Les romains y ont construit des thermes. Déjà aux siècles précédents, de nombreuses personnalités venaient y "prendre les eaux". Baptisé "Oasis romantique du Verdon" par Jean Giono, le village de Goux-les-bains a reçu, de tout temps, des visiteurs illustres: d'Elia Faustina, épouse de Vitrasius Pollion et cousine de Marc-Aurèle, qui y était venue, dit-on, pour des raisons médicales et qui y a laissé une stèle en hommage "aux nymphes de Gréoulx", à la princesse Andrée Aga Khan et au constructeur d'avions Marcel Dassault. Meme Pauline Bonaparte, princesse Borghese, appréciait leurs vertus. Sans parler du maréchal Bugeaud et Stendhal, Frédéric Mistral et le général de Bénouville... Aujourd'hui, ce sont environ 27 000 curistes qui, chaque année, effectuent une cure thermale dans ce village provençal dans un superbe établissement d'inspiration gallo-romaine ouvert sur des jardins et des fontaines, qui propose une gamme très complète de séjours de soin ou de remise en forme. Les eaux sulfuro-calciques de Gréous-les-bains sont utilisées dans le traitement des voies respiratoires, des rhumatismes, des séquelles survenues après un traumatisme osseux et des affections dermatologiques. L'esu est à 42° à l'émergence et n'a donc pas besoin de réchauffement, ni de refroidissement. Il est important, à mon avis, de noter également la présence d'oligo-éléments et de magnésium dont on connait l'effet particulièrement bénéfique pour l'organisme. Mais bon, nous, on n'y est pas allés pour une cure. On a voulu juste passer quelques jours en compagnie de nos amis, profiter des paysages baignés de soleil, de la mosaique de couleur, du cocktail de senteurs... A Gréoux, toute l'année, tous les mardis Place de la Mairie et jeudis avenue Pierre Brossolette, ont lieu des marchés... Tous sont à l'image de la cuisine provençale: traditionnels, authentiques, frais, variés et parfumés aux milliers de saveurs.
"Voici pour cent francs du thym de la garrigue,
un
peu de safran et un kilo de figues, Voulez-vous, pas vrai, un beau plateau de peches ou bien d'abricot? Voici l'estragon et la belle échalotte;
Le joli poisson de la Marie-Charlotte;
Voulez-
vous, pas vrai, un bouquet de lavande
Ou bien
quelques oeillets?
Et par dessus tout ça on
vous donne en étrenne
L'accent qui se promène et qu
i n'en finit pas..."
L
e marché transforme la place en un véritable tableau aux couleurs changeantes. Impossible pour nous de resister devant certains produits de terroir, parmi lesquels évidemment se trouve la Tapenade, cet incontournable de l'apéritif provençal, délicieuse préparation à base de capres, olives noires ou vertes, enchois écrasés et l'huile d'olive que l'on dégiste sur des toasts. Ou encore, des Calissons.., devenue une spécialité de la région depuis le XVème siècle, cette gourmandise ovale est faite d'une pate fine de fruits confits en d'amande broyés ensemble, puis glacés. Ou bien ce Miel 100% naturel, produit du travail des abeilles qui offre à notre plaisir les parfums et saveurs de la Provence. Franchement, il faut respirer de tous nos poumons pour emporter avec nous ne serait-ce qu'une parties de toutes ces merveilles. Et la cuisine,... il faut que je vous dise quelques mots sur la cuisine. Gréoux abrite une pléiade de restaurants et de traiteurs. De multiples saveurs, tout en simplicité ou en finesse, composent menus et cartes pour satisfaire les gourmands (comme moi, par exemple):cuisine traditionnelle, provençale, asiatique, italienne (lol!). On a gouté un peu de tout. Nous avons déjà notre choix de nos restaurants préférés, où on va manger au moins deux fois avec nos amis pendant notre séjour. Cette fois-ci j'ai opté pour un Magret de canard aux baies rouges, miel et curry. Mon mari et nos amis ont pris eux aussi le magret de canard mais "sous une autre sauce". Et les desserts... Trop tard! Je ne parle pas la bouche pleine!!! Je vous laisse sucer les images... Mais bon, il est bien le temps de revenir à pieds à notre Résidence d'accueil, en passant à coté de Notre Dame des Ormeaux, l'église paroissiale de Gréoux -les-bains couronnée d'un campanile, dont le nom vient du fait que la place devant l'église était autrefois peuplée d'ormes. D'architecture romane, la construction de cet édifice s'étend du XIème au milieu du XIIème siècle. L'église a subi différentes transformations du XIVème au XVIème. Le clocher date de 1821, il fut construit avec les pierres de la porte St Sebastien, une des 4 portes du rempart du XVIème qui englobait autrefois toute la ville afin de prémunir la population des voyageurs porteurs possibles du germe de la peste qui ravageait les villages voisins. Malheureusement, il ne reste aujourd'hui que la porte de Valensole de visible. Juste en face de l'église une fontaine. Ce n'est pas la plus ancienne du village. Ici sur la Place de l'Hotel de ville, la fontaine est relativement récente. Elle date de 1847 et fut édifiée en partie grace à une souscription publique pour apporter l'eau au centre du village. A l'origine, elle était alimentée par une source située à plus d'un km. L'eau était acheminée jusqu'ici par des canalisations en tuiles vernissées. Au début du siècle la position initiale de la fontaine fut jugée genante pour la circulation et l'on décida, en 1912, de la déplacer de quelques mètres. C'est peut-etre en raison de la participation des habitants à son financement qu'elle fut épargnée, et non détruite, comme cela fut le cas dans de nombreuses autres villages. Les eaux de la fontaine de la Place ne furent cependant jamais très abondantes. Comme dans de nombreux villages des environs les habitants de Gréoux connurent en été des périodes de pénurie. Pour répartir l'eau, on construisit plusieurs lavoirs, fontaines et bornes fontaines dans les différents quartiers du village, mettant définitivement les Gryséliens à l'abri du besoin et de la peur de la sécheresse. Nous suivons la Rue Grande de Gréoux qui abrite étals et commerces, nous descendons ses étroites ruelles qui protègent du soleil et du mistral, avec ses maisons colorées couvertes de tuiles romaines, pour arriver à la fontaine publique la plus ancienne de Gréoux. Elle se situe au pied de la ville. Longtemps c'est à cette seule fontaine, appelée aujourd'hui Fontaine Vieille, que les habitants allèrent s'approvisionner. Je suis contente de notre balade, mais également de notre retour. Je profite du magnifique soleil provençal en ce jour du 1er novembre, je suis couverte de sueur car je prépare mon prochain post.

6 commentaires:

Rosie a dit…

Ouf! que de belles photos et plein de détails sur Gréoux-les-Bains. 8 minutes pour visionner toutes les photos de ton post, à un moment donné, je me suis sentie avec toi à travers les dédales des rues et au marché.

Le marché, quelle variété d'aliments, cela m'a rappellé les marchés au Maroc. Que dire des mets que vous avez mangés, miam... miam... je vais avoir une indigestion moi là.

Merci, bella, de nous présenter tes trouvailles de tes voyages, je voyage avec toi.

Bon mardi et bisous xoxoxo

Anonyme a dit…

A te lire et visionner tes photos je m'y suis cru ne serait-ce que quelques minutes !
Et bien tu sais nous présenter tes petites ballades avec passion ma belle !!
Je reprendrais bien un peu de magret et quelques olives tiens !
Quel régal ! J'entends d'ici les cigales ! HAHAH
Bises et on attend la suite !

TiteZa

Rosie a dit…

Pour ma part, je prendrais bien du dessert, menoum, menoum.... Titeza, je te laisse le magret et les olives.

Juste un p'tit coucou en passant.

Bon mercredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

Rosie a dit…

Bon aujourd'hui en regardant les photos encore une fois, je ne lasse pas, en arrivant aux confiseries, j'ai pris des noix, du nougat et du bon fromage. Merci, c'est délicieux.

Juste un p'tit bonjour en passant.

Bon jeudi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.

Anonyme a dit…

Ah ouaihhhhhhh le nougat ! Alors là j'crois que c'est une gourmandise à laquelle je ne résiste point ! Et les Calissons d'Aix en Provence sont à tomber !
Rosie tu m'as l'air heureuse dans ton fauteuil !
Bises et bon jeudi !
TiteZa

Salut Rosie ! On se croise ! Hein !
Bises

Anonyme a dit…

Euh ... j'ai fait une boulette !!
Je recommence : Tania, tu m'as l'air heureuse dans ton fauteuil sous le soleil ! Oui ben ... le froid hivernal me gèle mes pauvres neurones ! HAHAHA
Vous auriez pas une boisson chaude ma p'tite dame ??
HAHAHAH !!!
Bises
TiteZA