Saintes-Maries-de-la-Mer.

Aujourd'hui, je voudrais vous emmener dans la capitale de la Camargue qui est la ville des Saintes-Maries-de-la-Mer. On avait tellement entendu parler de ce pays des oiseaux, des taureaux, du riz, du sel, des pèlerinages dont le plus fameux est celui des gitans, de ce pays du soleil et des plages immenses que quand pendant notre séjour en Provence nos amis nous ont proposé d'y faire un tour, on a accepté leur proposition avec beaucoup d'enthousiasme. Et après deux heures de route.... oh la déception!!! Je ne sais pas pourquoi, (peut-etre, car c'était "hors-saison") mais je m'attendais à beaucoup plus. On a trouvé une ville complètement commercialisée, pleine de boutiques et de restaurants, avec quelques monuments qui valent le détour: l'église, le musée Baroncelli et cette fameuse statue de la course camargaise... qui est toujours aussi populaire qu'à ses débuts (je veux dire, la course), il suffit regarder la foule qui rentre auz arènes pour y assister. C'est vrai qu'il y a quelques jolies maisons, places et ruelles, mais sans rien de plus. L'église actuelle, dominant le village et visible depuis l'intérieur des terres, est formée par une nef unique et droite, sans ornement, haute de 15 m. Le toit est entourée par un chemin de ronde, avec créneaux et mâchicoulis. Le choeur et l'abside sont surmontés par donjon en hémicycle qui renferme l'ancienne salle du corps de garde appelée "Chapelle haute". Les murs de l'église sont percés de meurtrières: tout ceci montre qu'il s'agit d'une forteresse. Le toit du donjon servit de tour de guet, et l'église, de refuge pour la population. On trouve même dans l'église un puits d'eau douce. Construite près de l'embouchure du Petit Rhone, l'église avait donc une position stratégique très importante, car, au moment de son édification (IXème et XIème siècle) les pirates sévissaient sur la cote et il fallait se défendre contre les invasions des Sarrasins et des Arabes. Dans la crypte, à droite de l'autel, la statue de Sara, élément du patrimoine des gitans. Durant le pèlerinage de printemps, le 24 mai, on mène en procession à la mer, Sara,la Vierge noire, la patronne des Gitans. Le lendemain, les pèlerins procèdent au même rituel pour les deux Saintes - Marie-Jacobé et Marie-Salomé. Leurs reliques ont été découvertes en 1448 au fond de la crypte actuelle, et furent placées dans des chasses. Celles-ci furent brûlées pendant la Révolution, mais une partie des reliques qui avait pu être sauvée, fut plus tard placée dans les chasses actuelles qui, durant l'année demeurent dans la "Chapelle haute" et ne sont descendues qu'à l'occasion des Pèlerinages (au printemps et en automne). Les gardiens à cheval participent aux deux processions à la mer. La Camargue était, dans l'antiquité, une île consacrée au dieu égyptien Rà, père du soleil. Le village des Saintes-Maries-de-la-Mer est bati à proximité de l'emplacement de l'oppidum Rà. Il s'appellera Notre Dame de Ratis, Ratis donnera plus tard Radeau, puis Notre Dame de la Mer, et ne prendra son nom actuel qu'en 1838.Les patronnes du village, Sainte Marie-Jacobé et Sainte Marie-Salomé, sont d'authentiques Saintes dont l'Evangile fait souvent état. Selon les tradition provençales, les Saintes seraient venues évangéliser la région et se seraient établies près de l'oppidum Rà. En effet, victimes en Palestine, avec d'autres évangélisateurs, de la persécution des Juifs, Marie-Jacobé (selon Saint Jean, la soeur de la Vierge) et Marie-Salomé furent arrêtées, embarquées sur un navire, puis abandonnées sur un rafiot sans voile ni rame. Elles abordèrent, guidées par la providence, le rivage provençal. Une chose cependant est indéniable: depuis des siècles, ces Saintes sont vénérées dans la région, et, dès le XIIème siècle, on retrouve l'itinéraire de ce Pèlerinage sur les cartes de l'époque. En partant vénérer la sépulture de Saint Jacques de Compostelle en Espagne, les pèlerins pouvaient d'abord venir prier sa mère, Sainte-Salomé. Deuxième endroit très intéressant des Saintes-Maries -de-la-Mer est le Musée Baroncelli, qui doit son nom à Folco de Baroncelli-Javon, dit le Marquis de Baroncelli. Il s'installe aux Saintes en 1899 et il s'attelle avec d'autres à la reconquête de la pure race Camargue, tout comme il participe activement à la codification de la course camargaise naissante. C'est également lui qui se bat afin que le culte de Sara soit reconnu par l'Eglise. Il obtient gain de cause, et le 24 mai 1935 se déroule la première bénédiction à la mer de la patronne gitane. Il faudra attendre un an de plus pour que l'évêque d'Aix précède et bénisse la procession. L'engouement des gitans sera alors immense, et ils seront de plus en plus nombreux à se retrouver autour de Sara, à l'habiller de vêtements colorés, de bijoux, et de manifester leur grande faveur. Le Musée Baroncelli est essentiellement consacré à la zoologie de la Camargue, à l'histoire de la ville et au folklore régional. Réunies en 1942 par un groupe de mainteneurs locaux, les collections du Musée sont installées depuis cette époque dans le bâtiment original construit en 1876 par l'architecte arlésien Véran, pour servir à la fois d'hôtel de ville et de prétoire de justice de paix. Après une pause café et une balade sur le quai, on reprenait la route de retour... Je ne savais pas encore ce qui nous attendait. Je suppose que vous ne savez pas non plus. La seule chose que je peux vous dire que là ça a été une vraie découverte pour moi et ça a complètement effacé ma déception. Mais pour en savoir plus il faut que vous veniez lire la suite la semaine prochaine...