dimanche 16 décembre 2007

Fetes des Lumières à Lyon. (Partie I)

Aujourd'hui, j'ai décidé de changer un peu la destination, on reparlera de Provence au début de l'année 2008. Comme vous avez pu comprendre, je me suis absentée le week-end dernier pour aller à Lyon. Car le 8 décembre la Fête des Lumières est le premier événement lyonnais en termes de notoriété et de fréquentation. Reconnu comme un événement unique en Europe, il attire depuis 6 ans plus de 3 millions de visiteurs chaque année. Alors, avant les fêtes de fin d'année, avec mon chéri on s'est offert ce petit cadeau. La tradition du 8 décembre est née il y a plus d'un siècle et demie. Le 8 décembre 1852 est prévue l'inauguration d'une statue de la Vierge Marie, sur la colline de Fourvière. C'est un moment important pour tous les croyants de la ville qui devait, à l'origine, se dérouler le 8 septembre, mais qui a du être reporté en raison d'une crue de la Saone. En ce soir du 8 cembre, alors que la te se prépare, un orage s'abat sur Lyon et menace une fois de plus la cérémonie. Heureusement le temps redevient clément et la population, qui avait tant attendu cette manifestation, illumine d'un geste spontané ses fenêtres et descend dans les rues. Bientôt, il ne restait plus, sur la vaste étendue des quais, des rues, des passages ignorés et des cours invisibles, aucune fenêtre obscure. A huit heures, la population entière était dans la rue, circulant, paisible, joyeuse et attendrie. Les étrangers n'en revenaient pas de leur surprise, et les Lyonnais, tous emplis qu'ils étaient de cette fête improvisée, se demandaient comment, en un instant, une population de 300 000 âmes avait pu être saisie de la même pensée. Les Lyonnais conserveront cette coutume jusqu'à nos jour, tous les 8 décembre ils remercient Marie... Chaque ane, à cette date et dès la nuit tombée, les Lyonnais alignent sur leurs fenêtres et balcons des milliers de lumignons, créant ainsi une atmosphère intime et chaleureuse. Désireuse d'accompagner ce geste, la Ville de Lyon imagine, en 1999, la Fête des Lumières. Ce festival associe désormais la tradition du 8 décembre aux dernières évolutions technologiques liées à la lumière. Étendue désormais sur 4 jours(6,7,8,9 décembre) la fête anime tous les quartiers et offre dans toute la ville des scénographies et des spectacles lumière innovants et surprenants, sur des sites traditionnels ou insolites mettant en valeur le patrimoine architectural du centre-ville. Ces spectacles côtoient des expérimentations et des animations de proximité dans tous les 9 arrondissement de Lyon. Dire que j'ai aimé cette te, c'est de ne rien dire du tout. J'ai adoré !!! Seul inconvénient c'est qu'il a fallu tout faire à pieds, alors des chaussures confortables recommandées!!! Je ne peux pas vous présenter tous les 80 sites du parcours, je vais m'arrêter sur nos coups de coeur en espérant que vous ferez un voyage virtuel très agréable avec moi. Et bien le 8 décembre dans toutes les églises de Lyon il y a eu une messe de soir consacrée à Marie. Après la messe, une procession s'est dirigée de la cathédrale Saint Jean vers la Basilique de Fourvière en haut de la colline. Nous avons été plus malins et nous avions pris un funiculaire pendant qu'il faisait jour. Cela nous a donné la possibilité d'admirer de l'extérieur et de l'intérieur la Basilique, la Chapelle, le Crypte, et me être présent au moment quand la ville était en train d'allumer ces lumières. Le panorama était superbe. Je ne veux pas vous parler aujourd'hui de la Basilique car elle exige un post à part. Je peux vous dire que parmi toutes les églises et cathédrales de la France que j'ai vues, c'est celle-là qui m'a le plus impressionnée, même Notre-Dame de Paris ou Notre-Dame de la Garde à mon goût personnel, cèdent leur place devant une telle beauté. Les organisateurs de la fête ont préféré cette année présenter la Basilique de Fourvière en ombre chinoise. Sa silhouette mystérieuse attirait toujours notre regard quand nous étions en bas. Une fois la ville allumée, nous sommes descendus de la colline de Fourvière pour continuer notre itinéraire. Nous avons commencé par la cathédrale Saint Jean. A l'intérieur assez ostère, des centaines de lumignons pour Marie... A la sortie sur la place St. Jean juste devant, la foule nous bloque et nous restons quelque temps à regarder "Les mots-sphères". Dans le cadre du projet de quartier qui s'intitule "Je vous écris de l'immeuble en face", chaque habitant était invité à écrire son mot, son message, son poème, dont chaque passant est le destinataire. Puis à amener les mots au vent, mots subtils, mots secrets. Les feuillets, accrochées à des ballons gonflables, sont confiés à la fontaine de la place Saint-Jean. Un ballon, un fil, une personne, des mots; le ballon vole, il s'emprisonne pris au piège dans un filet, il s'illumine. Les ballons ne partent pas, ils s'accumulent, les mots restent, se partagent, se donnent à lire, se multiplient... Pas très loin est située la gare Saint-Paul. La gare est un lieu de passage, d'échanges, d'attente pour le voyageurs ou le chaland. On s'y croise. On s'y retrouve en un rituel quotidien ou après une longue absence. On y rie, on y pleure, parfois, le départ de ceux qu'on aime. Aux fenêtres de cet espace, terminus pour les uns, départs ou simples haltes pour les autres, les vies se croisent, s'entremêlent, se répondent. En une pulsation lente et régulière, la "lumière couleur" passe alternativement de l'intérieur à l'extérieur du bâtiment, comme pour illustrer cette mise en mouvement perpétuelle du lieu et l'animer autrement, le temps de quelques soirées. Nous traversons la Saone pour arriver sur la place Bellecour avec sa roue et sa bulle qui couvrait le monument à Louis XIV. Il parait que l'année dernière la me bulle a explosé devant centaines de spectateurs. De là, après avoir suivi la rue Victor Hugo, jusqu'à la place Ampère nous tombons sur "Les Z'allumés". Un pur moment de poésie, de drôles de personnages (hommes-luminaires et femmes-lampe) nous embarquent à bord d'un fauteuil mobile pour un voyage au coeur des mots. Ces poètes raconteurs d'histoires venues d'ailleurs, improvisent à la lueur d'un abat-jour des ballets de mots et d'images pour percer l'univers de nos jardins secrets. Le majordome nous servira un verre de thé ou quelques vers d'auteurs. Et vous, ça vous dit une balade sous abat-jour? A la fin de la rue Victor Hugo nous arrivons au marché de Noël de Lyon. Pas besoin de mots, je vous laisse juste regarder des images. La voilà Place des Célestins. Ici des carrés se matérialisent lentement sur la façade du théâtre jusqu'à l'emplir de projections et créer un damier de motifs graphiques: soit un anagramme, composé d'un nombre d'image carrées de même taille et aux motifs similaires. Les cases s'animent, s'emballent, semblent chercher, comme un panneau de gare, le message final. Sous nos yeux, un nouveau tableau se dévoile, case par case. Puis...se décompose... On continue notre chemin et on s'attarde au passage sur la Place des Jacobins "Dans le Salons des Jacobins". Lieu incontournable de passages et de croisement la place est ici mise en scène comme un centre d'échange. C'est à nous de décider si on la traverse simplement pour continuer notre chemin ou si on s'arrête un moment...au salon. Car un immense tapis rouge et des meubles de couleur pourpre nous invite à marquer un temps d'arrêt pour nous reposer, papoter ou contempler la fontaine transformée en lustre géant. L'arrêt suivant la rue Luis-Carrant, habituellement tranquille, elle devient le théâtre d'une étrange sarabande. "La Papillote Géante"!!! Vous savez peut-etre que Lyon c'est la ville de Guignol, alors pendant que Gignol déroule le fil des contes de "notre"enfance, une sorcière implacable s'amuse à bouleverser le cours de l'histoire. Les princes ont bien du mal à retrouver leur princesse, Cendrillon n'a plus de pantoufle à son pied et le petit Chaperon est vert de rage. Sur une musique jouée par trois musiciens, la mise en scène mêle marionnettes et images filmées.On revient sur nos pas, mais on fait un petit détour vers notre droite, et là... sur la pelouse centrale de la place Antonin-Poncet se balancent au gré du vent 2000 fleurs phosphorescentes, toutes assorties de petites lampes. On aperçoit se promener entre les fleurs d'étranges personnages costumés de blanc et de gris, des faiseurs de lumières, ils se relaient tous les soirs pour pour déposer 500 fleurs supplémentaires dans le jardin. Mais l'intensité de chacune d'entre elles baisse inexorablement au fils des jours. Les plantes fleurissent, s'épanouissent et finissent par se faner. A la fin du 4ème jour, 4000 fleurs ont été plantées mais certaines auraient déjà presque disparues. Il suffit faire quelques mètres vers le Rhone, et à travers les jets des fontaines on voit un magnifique arbre fleuri... C'est pas beau, ça? Sur la Place de la République un gigantesque pendule de "NewTone", lumineux, occupe le centre du bassin. Lieu-respiration et trait d'union entre Bellecour et Terreaux. Insolite et ludique, l'objet, composé de 5 boules suspendues, détonne par ses dimensions adaptées à l'échelle urbaine, comme si la ville devenait un écrin de jeu ou une petite maquette. Si on lance une bille d'un coté, celle de l'autre extrémité bouge sous l'effet de la conservation de l'énergie. Dans un cycle sans fin New Tone rejoue cette expérience célèbre, tandis que la couleur se propage de sphère en sphère. Sur cette place pour aujourd'hui, je vais vous laisser, pour mieux continuer notre voyage la fois prochaine.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Quelle ville ! C'est magnifique toutes ces animations ! Bravo ! Je trouve que la ville de Lyon fait beaucoup ; c'est une ville bien plus vivante que d'autres ... J'adore quand tu nous fais partager toutes tes visites !!!Bises
TiteZa

Anonyme a dit…

Je suis un petit peu Lyonnais puisque je suis né à moins de 50 km de Lyon et que j'ai vécu pratiquement 20 ans à 35 km de cette ville. Je puis te dire que cette tradition du 8 décembre va bien au-delà de Lyon : le 8 décembre, on met sur les fenêtres ou au balcon des dizaines de bougies dans des verres colorés. On faisait ça chez mes parents et ma mère continue de le faire.
Ce que tu ne dis pas, c'est pourquoi on remercie Marie ? En fait, c'était pour la remercier du fait que Lyon avait été épargnée par la peste.
Pour ma part, je n'aime guère la basilique Notre-Dame de Fourvière : si je la supporte vue de l'extérieur, l'intérieur me donne la nausée par sa richesse excessive et dégoulinante de dorures et excessivement chargée. Bien sûr, ça en jette, mais trop c'est trop. Même si je ne suis pas très fan non plus, je préfère quand même la cathédrale Saint-Jean. Toutefois, on trouve d'autres églises plus intéressantes à Lyon. J'ai déjà consacré des notes à Lyon en 2006 et début 2007 où l'on voit quelques photos qui ressemblent un peu aux tiennes.
Merci pour cette note. Nous devrions passer par Lyon la semaine prochaine.

Anonyme a dit…

Coucou Tania et par ce petit mot, je te souhaite de Bonnes Fêtes avec ta petite famille. Par les mots qui sont de tradition...Bonheur, santé et amour. Je te remercie pour toute cette gentillesse et ta générosité qui est immense. Bravo pour tout le temps que tu consacres à nous offrir de belles photos. Passe un Noël merveilleux et à bientôt ma belle.http://aufildemesrevesdamour.over-blog.com/

Anonyme a dit…

Hello Tania
plus de nouvelles depuis longtemps !!!!??
Tu me boudes ou quoi ?
bonnes fêtes

dom a dit…

Magnifique série, comme d'habitude !!! J'en avais déjà vu des extraits chez une amie blogueuse qui est Lyonnaise ... C'est vraiment féérique !
Bon mercredi ! Bisoux.

Anonyme a dit…

Sur les conseils de Dom, me voilà, je suis éblouie par toutes ces photos de Lyon, bravo !
bises, bon mercredi
fra

Anonyme a dit…

Bonjour,
bravo et merci pour ce magnifique reportage....
c'est grâce à Dom que je découvre votre blog, c'est super...
Boonne journée

Rosie a dit…

Si ça continue, tu devras me charger un droit d'entrée pour venir chez-toi, j'y suis depuis 15 minutes admirant toutes ces belles photos et en lisant tes commentaires.

Ouf! quelle visite de Lyon, et la fête des lumières, c'est comme si j'étais avec vous deux.

Quelle belle tradition d'attacher des messages à des ballons qui s'envoleront dans les airs. Non, je ne veux pas me balader en chaise-roulante avec un abat-jour sur la tête... rire...

Miam... miam... toutes ces sucreries, cela me met l'eau à la bouche, gourmande je suis, gourmande je resterai. J'espère que tu as goûté à ces friandises.

Merci, pour cet article qui a dû te prendre beaucoup de temps, je le reçois comme un cadeau.

Gros bisous bella xxxxxxx

Tania a dit…

@ CORNUS:
C'est vrai, j'aurais pu préciser le "pourquoi"...Quant'à la basilique, des gouts et des couleurs... ça ne se discute pas.
Je suis orthodoxe et dans nos églises le décor est très riche. Alors, meme si, comme dit mon mari "j'ai des gouts de luxe", et certaines personnes ne comprennent pas cela, je n'ai pas honte. J'adore cette basilique et j'assume. D'ailleurs, j'ai vu la réaction des ges qui rentraient après moi... C'était "Wouaaaou!"

@ Danyboy:
Non, je ne boude pas, j'ai juste pas le temps d'aller sur d'autres blogs. Je fais un effort pour Rosie.

Anonyme a dit…

Je suis contente d'apprendre que tu vas retravailler ! Tu dois être heureuse !!!
T'as vu, je t'ai ramené des copines pour voir ton beau reportage ;-)
Mille bisouXXX bella !

Anonyme a dit…

Tania, il faut que tu saches que je comprends que l'on puisse aimer ND de Fourvière. Ce que j'ai dit n'engageait que moi bien entendu.