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Je suis de retour de Paris, après 9 jours de voyage bien remplis, et 2 500km parcourus... Ça fait presque trois ans que je n'y suis pas allée. Je ne sais pas si j'ai manqué à Paris, mais Paris m'a manqué. J'ai été très nostalgique de cette période de ma vie quand on habitait à 30km de la capitale et chaque week-end on allait se balader à Paris. Vous ne me croirez peut-etre pas, mais à l'arrivée à Paris, j'ai été bouleversée: un mélange d'émotions, d'inquiétude, d'angoisse même... J'ai perdu l'habitude des grandes villes, de population bien colorée, de toute cette splendeur au quotidien qui côtoie la saleté (oui, oui, j'ai trouvé que Paris et surtout la périphérique ont du mal à rester propres). Je me suis dit que Paris est devenu encore plus cosmopolite que jamais. J'ai toujours mes quartiers et monuments préférés que je ne manquerais pour rien au monde. C'est ballot de revenir chaque fois sur ses pas, pensez-vous. Peut-etre, car à Paris il y a vraiment plein de choses à découvrir, mais comment puis-je quitter Paris sans par exemple,
passer me ressourcer
à Notre-Dame???!!!
Ou monter à pieds
(funiculaire étant en panne)
vers Sacré Coeur
pour assister à la fête
du Sacrement du Corps et du Sang du Christ?
Ou bien le quartier Latin,
avec ses cafés grecques,
turques etc.
Il a un charme fou, à mon goût personnel. Tout respire l'histoire dans cette ville. Mais en même temps c'est une ville très moderne. Si vous avez un peu de temps, je vous emmène à faire un tour au Centre Pompidou. "Art contemporain, art par essence contradictoire: strict comme les mathématiques ou violemment lyrique, sincère jusqu'à l'impudeur ou insolent dans l'imposture, explosion de couleur et de joie ou négation de tout, y compris de lui-meme, il est toujours à l'affût du lendemain. N'est-ce pas l'image de notre monde?"- a dit Georges Pompidou. C'est en 1977, que le Centre national d'art et de culture ouvre ses portes. Il prend le nom de Georges Pompidou, Président de la République qui voulait "passionnément que Paris possède un centre culturel qui soit à la fois un musée et un centre de création, où les arts plastiques voisineraient avec la musique, le cinéma, les livres, la recherche audiovisuelle". C'est au coeur de Paris, dans l'antimonument créé par l'Italien Renzo Piano et l'Anglais Richard Rogers que vit le centre Pompidou.
Sa structure repousse à l'extérieur les espaces de circulation et superpose huit immenses plateaux prêts à être investis par la création, et dont le dernier offre l'une des vues les plus parisiennes de la capitale,
constituant ainsi une gigantesque machine à créer, ouverte sur le monde.
Réaménagé et réorganisé pour l'an 2000, le Centre Pompidou illustre cette formidable pluridisciplinarité en rassemblant le Musée National d'Art Moderne / Centre de création industrielle, La Bibliothèque Public d'information (BPI), l'Institut de recherche et de coordination acoustique / musique (IRCAM), l'Atelier Brancusi, La Bibliothèque Kandinsky, le Cabinet d'Art Grapique, l'Espace 315 ainsi que des espaces d'exposition, des salles de cinéma, des scènes pour le spectacle vivant, des ateliers pour les enfants, des lieux de conférene et de débats. En dépassant ses propres murs avec la création d'un deuxième site à Metz, le Centre Pompidou accueille des créations et des artistes du monde entier, établit des réseaux en France et à l'étranger, suscite des échanges internationaux avec les universités et le monde industriel, prête des oeuvres du Musée national d'art moderne, fait voyager expositions et spectacles... Quand vous arrivez devant le bâtiment, vous êtes frappé par les mensurations: 8 étages, 90 000m2, 166m de longueur, 42m de hauteur, 60 m de largeur. Les gaines techniques sont de 4 couleurs: bleu pour l'air, vert pour l'eau, jaune pour l'électricité et rouge pour les ascenseurs. Et malgré tout ça, l'édifice ne parait pas lourd, même au contraire...
Il y a toujours plein du monde
sur la place devant l'entrée:
des artistes,
des étudiants, des peintres, des touristes. Chaque minute il se passe quelque chose. On a du mal à quitter cette ambiance.
Mais il le faut pour entrer à l'intérieur, et là....on a un réflexe - regarder où sont-ils nos bagages???
Oui, on se croirait dans un aérogare: immense espace,
Escalators,
bar, bureaux d'accueil...
A part que les flèches n'indiquent pas une destination lointaine et les heures du départ. Dès l'entrée vous vous retrouvez dans un autre monde, un monde imaginaire mais fort lié à la réalité. Vous voyez devant vous, par exemple, une oreille,
une paire de seins, ou de jambes,
une main
ou un corps, tout séparé l'un de l'autre,
à l'intérieur d'un filet qui les remonte et redescend à plus de 10m. Là, il faut faire travailler votre imagination. Bon courage! Et puis vous faites un tour des étages. Il parait qu'il y a 18 000 visiteurs par jour et 5,5 millions de visiteurs par an. Chacun peut trouver quelque chose à son goût, même s'il n'aime pas l'art moderne. Je veux dire que parmi 54 500 oeuvres de 5 000 artistes
parmi lesquelles 1 350 oeuvres sont exposées et renouvelées tous les ans au Musée national d'art moderne, ou 170 000 ouvrages et un fonds de 70 000 dossiers documentaires de la bibliothèque Kandinsky, ou une photothèque de 410 000 tirages, diapositives, ektachromes; 14km de rayonnages de bibliothèque publique d'information,
12 000 disques compacts, 2000 documents sonores et parlés, 2 350 films documentaires et 100 films d'animation etc,
il y a forcément quelque chose qui vous intéressera. Afin d'être et de demeurer un lieu qui donne à penser, le Centre Pompidou précède les curiosités, recueille les expressions de son époque, renouvelle les manières de voir et de montrer, ouvre des perspectives originales de découverte et d'apprentissage. Sans jamais quitter des yeux son public....
Aujourd'hui je vous propose de me suivre sur les traces de ma jeunesse, dans la ville de Minsk, où j'ai passé 5 ans de ma vie. Pendant ces 5 ans, j'ai été étudiante à la faculté du français à l'Université linguistique de Minsk, qui se trouve presque à la sortie du métro "Place de la Victoire"
au centre de laquelle s'élève un monument de 38 m de haut, surmonté d'une effigie représentant l'Ordre de la Victoire (1954). La flamme éternelle brûle au pied du monument
en souvenirs de ceux qui ont péri en défendant leur terre natale pendant la guerre de 1941-1945. Il n'est pas rare de voir les week-end, les jeunes mariés venir déposer les fleurs et se faire prendre en photo. Minsk est la capitale d'un pays qui représente un carrefour des religions, située entre la Russie, la Pologne et les Pays Baltes, la Bélarus englobe naturellement les cultures orthodoxes et catholiques.
Compte tenu que dans le passé Minsk a subi une forte influence polonaise,
l'histoire "polonaise" est représentée par la construction des cathédrales polonaises "kostels".
Minsk c'est une ville moderne, un grand centre industriel (près de 30% de l'industrie du pays sont concentrés ici), scientifique, culturel et commercial,
avec une population d'environ 1.300.000 habitants, une gare de chemin de fer
et plusieurs stations de bus.
Les principales entreprises sont les usines de tracteurs, de camions, de roulements, de calculateurs et de lignes automatiques, le combinat de laine peignée, l'usine de porcelaine, etc. Minsk compte 14 établissements d'enseignement supérieur, parmi lesquels cette Académie de la musique,
l'Université pédagogique
ou l'Académie des Arts:
Près de 100.000 étudiants les fréquentent. Pour y accéder il faut passer 4 examens de sélection, seuls les meilleurs sont admis. La Bibliothèque Nationale est incroyablement riche
en oeuvres littéraires qu'elle abrite. Ce bâtiment moderne et insolite attire des milliers des visiteurs. L'Académie des Sciences de Bélarus a son siège à Minsk, où se trouvent ses principaux établissements. En même temps je n'ai pas été dépaysée par rapport à ma ville natale de Brest, avec seulement 350.000 habitants, car les cours
des maisons sont aussi accueillantes et propres
que chez nous, les gens sont très généreux,
l'atmosphère est très conviviale. Il y a beaucoup d'espaces verts et fleuris

et beaucoup de places agréables
pour s'isoler, réfléchir ou rêver,
ou juste contempler l'eau de Svislotch, comme ici,
c'était mon endroit préféré, tout proche de mon Université.
Mes parcs préférés ont été celui de Yanka Koupala (fondateur de la langue littéraire biélorusse) où se dresse une sculpture du poète, haute de 7 m
et où se trouve le musée littéraire et un jet d'eau avec figures en bronze représentant 2 gracieuses jeunes filles en train d'interroger l'avenir sur l'eau, suivant un rite slave antique;
et celui de Maxim Gorki (pour enfants), portant le nom de l'écrivain russe, juste à coté de mon Université, dont je connaissais par coeur le moindre coin perdu, car c'est là où on allait courir pendant nos cours de la culture physique. Et les promenades de nuit, combien on en a fait, sans jamais avoir peur, l'ordre public est très bien gardé.
C'est une ville riche sur le plan culturel et touristique.
Elle possède 6 théâtres, dont 1 de l'opéra et du ballet,
une Filarmonie,
un cirque, des manèges,
des parcs d'attractions, des discothèques,
de nombreux Palais de la culture,comme celui de Syndicats,
ou le Palais des Sports,
un ouvrage massif de conception originale, l'un des plus grands du genre en Europe. Quand je repense combien de concerts on a pu voir dans sa salle de 6000personnes...
La ville compte de nombreuses salles d'expositions et plus de 10 musées, parmi lesquels le musée des Beaux Arts qui abrite des oeuvres de peinture, de sculpture, des dessins de maîtres russes et biélorusses, ainsi que des ouvrages d'arts appliqués. Par contre, on ne peut pas se vanter de l'architecture ancienne.
Les monuments anciens sont rares à Minsk. Les amateurs de ruines et de vieilles pierres devront quitter la capitale pour retrouver de nombreux ensembles architecturaux médiévaux d'origine slave ou polonaise. Malgré le fait que le nom de Minsk en tant que place forte frontalière de la Russie kiévienne est mentionné dans les chroniques dès 1067, Minsk a gardé peu de trace de son riche passé.
Au XIVème siècle, profitant du morcellement féodal des principautés russes, les princes de Lituanie, puis les rois de Pologne s'emparèrent de Minsk. La ville subit maintes invasions et destructions. En 1793, Minsk fut rattaché à la Russie. Mais les dégâts les plus destructeurs sont dus à la Grande Guerre Nationale de 1941-1944. La ville a été presque rasée de la carte par des bombardements allemands. C'est pourquoi, l'architecture que l'on retrouve aujourd'hui est assez uniforme. Après la guerre Staline décida de construire sur les ruines de la capitale un modèle de ville soviétique, d'où les avenues démesurées à la soviétiques,
les arcades étonnantes, les balcons ravissants l'oeil, et les mosaïques de certaines stations de métro évoquant l'ouvrier, le soldat, le paysan,
la famille ou le cosmonaute. Il faut remarquer que ce sont des prisonniers de guerre qui ont commencé à construire des premiers bâtiments d'après -guerre. Mais cette mémoire de la guerre est omniprésente, ce qui se reflète dans la quantité des monuments érigés en l'honneur des gens qui ont sacrifié leurs vies pendant cette guerre. Le monument le plus imposant c'est le Tertre de la Gloire, situé à 21 km de Minsk, non loin de la route de Moscou. En été 1944, l'endroit fut le théâtre d'opérations de combat des troupes soviétiques. 63 divisions et 3 brigades allemandes (plus de 1,2mln d'hommes) avec 9500 canons et lance-mines, 900 chars et engins d'assaut, environ 1350 avions y avaient été concentrés. Au matin du 23 juin 1944, débuta une des plus importantes opérations de la Grande Guerre Nationale, l'offensive de Biélorussie connue sous l'appellation du code "Bagration". Sous les coups fracassants des troupes du Ier, IIème et IIIème Front Biélorusses soutenus par les partisans et le Ier Front de la Baltique, le "rempart oriental" édifié par les hitlériens s'effondra. Ce fut le tour de Minsk. Fidèles aux coutumes de leurs ancetres, les descendants ont érigé un tertre symbolique en souvenir de ces combats et du grandiose exploit du peuple biélorusse. En haut de ce tertre on a érigé un monument de 70,6 m de hauteur
en l'honneur de l'armée libératrice. Toutes les jours de fêtes liées avec la liberté et l'indépendance, des cérémonies différentes se déroulent au pied du monument. Et chaque fois la ville y dépose un gerbe de fleurs.
Comme par exemple, chaque année le 3 juillet,
fête nationale, date de proclamation de l'indépendance de la Biélorussie (en 1991).
La ville organise des manifestation incroyables, un show aérien,
avec une parade militaire sous l'oeil attentif des vétérans, 
qui ,on peut dire, n'a rien à envier

à la parade du 14 juillet à Paris,
à part le cadre, évidemment.

Les grands et petits,
les élèves et les étudiants, 
les ouvriers et les sportifs


participent à des festivités.
Des dances, des chorégraphies acrobatiques,
des figures sportives, de l'humour,
tout y est!!!
Et bien sur, la cerise sur le gateau, c'est la marche des centaines des jeunes mariés.
Où ailleurs vous avez vu cela?!!! En parlant des mariés, vite fait, je veux vous raconter une tradition la plus étonnante, qui a apparu il n'y a pas longtemps: il y a à Minsk l'ile des larmes,
jouxtant la vielle ville,
construite à la mémoire des soldats qui ont perdu leur vie pendant la guerre d'Afganistan. Un jeune Ange pleure là-bas ces victimes. Alors voilà, de nos jours, les jeunes mariés viennent sur l'ile pour déposer dans une petite coupelle à ses pieds un billet de 100 ou 50 roubles pour voir leurs reves se réaliser, et toutes les mariées viennent toucher le petit zizi
de l'angelot triste. Pour certains cet acte est censé préserver leurs fils de connaitre un jour la guerre, pour d'autres, ce geste leur assure une progéniture masculine. Dans tous les parcs, le long des quais,
il y a de l'animation, des spectacles, tout le mondes y trouve une chose à son gout, comme par exemple ce gateau "Minsk- ville-héros":
Une autre fete qui vaut le détour c'est la fete de la ville de Minsk, célébré en automne. Là aussi, la fantaisie des organisateurs va très-très loin. Ce qui ne change jamais, c'est le traditionnel feu d'artifice...
Et bien, si ce petit voyage virtuel vous a plus, laissez-moi un petit mot, et n'oubliez pas qu'il y a seulement 2310km entre Paris et Minsk!!!